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Arthrose du genou: 3 informations essentielles concernant le paracétamol

Arthrose du genou

L’arthrose du genou, aussi appelée gonarthrose, est la forme la plus fréquente d’arthrose. Parmi les personnes entre 60 et 70 ans, environ 30% présentent des symptômes en lien avec une gonarthrose. Ce chiffre s’élève à 40-50% chez les personnes de plus de 80 ans. Enfin, 5% des personnes âgées entre 35 et 55 ans présentent des signes de gonarthrose à la radiographie standard, surtout à cause de blessures ou du surpoids. En dehors de l’âge et de l’effet du surpoids, les principaux facteurs de risque sont les anomalies de l’axe des genoux ainsi que le fait d’être une femme.

arthtitis knee CDC 2Les symptômes de la gonarthrose sont en majorité des douleurs qui s’aggravent à la mobilisation et s’atténuent au repos. Une limitation aux mobilisations, éventuellement des gonflements de l’articulation sont également observés.

Il n’existe pas de traitement pour guérir l’arthrose. Cependant, de nombreuses mesures permettent de calmer les douleurs et l’inflammation. Habituellement, ce n’est que lorsque la gonarthrose est très avancée qu’une intervention chirurgicale est envisagée

Plusieurs sociétés savantes publient des recommandations de prise en charge (Figure ci-dessous).

 

Arthrose genou

La base de la prise en charge repose sur l’information des personnes (comprendre la raison de la douleur et les moyens d’auto-contrôle), la perte de poids en cas d’obésité et un programme d’exercices physiques permettant de se remuscler. En cas d’échec, la consultation d’un spécialiste (attelle, support plantaire, utilisation d’une canne, correction de l’axe du genou par exemple) et l’introduction progressive de différents traitements sont recommandés.

Cette figure illustre donc les différentes prises en charge en fonction de la persistance des douleurs. Elle résume les recommandations internationales. Votre médecin adaptera ces recommandations à votre situation.

 

Utilisation prolongée (plus que 3 mois) du paracétamol: 3 informations méritent d’être soulignées

1) En cas de maladie(s) concomitante(s), le paracétamol n’est pas indiqué pour une utilisation prolongée sans suivi médical. Les personnes avec une ou des maladies concomitantes sont les personnes qui, en plus de l’arthrose douloureuse, présentent une hypertension artérielle, un diabète, un problème rénal ou cardiaque, une maladie digestive ou une obésité par exemple. En présence de ces maladies concomitantes, il est recommandé de diminuer les doses quotidiennes et la durée du traitement de paracétamol.

2) L’arthrose est une maladie qui déclenche des douleurs et une limitation des mouvements variant d’un jour à l’autre. Le paracétamol reste bénéfique comme un traitement de réserve ponctuel en association avec les autres mesures.

3) Avant de consommer des anti-inflammatoires non stéroïdiens, du tramadol, des opioïdes, un antidépresseur (duloxétine) ou des injections intra-articulaires, la prise de sulfate de chondroïtine est une alternative à explorer.

 

Pourquoi éviter la prise de paracétamol au long cours ?

1) Inefficacité lors d’un emploi prolongé : les résultats de nombreuses études incluant des patients souffrant d’arthrose du genou montre que le paracétamol est faiblement efficace pendant quelques semaines, alors que sa prise quotidienne au-delà de 3 mois n’est plus efficace.

2) Toxicité hépatique : la prise au long cours de paracétamol peut entraîner des modifications des tests hépatiques mesurés par une prise de sang sans répercussions cliniques, mais aussi chez certains patients une toxicité hépatique avec une perturbation de la fonction du foie et des symptômes tels de la fatigue, un ictère (coloration jaune de la peau) et des saignements.

3) Aggravation des autres maladies concomitantes : chez certains patients la prise de paracétamol au long cours peut aggraver une hypertension, des lésions de la muqueuse du tube digestif ou une insuffisance rénale.

 

Billet rédigé par Dr C. Luthy
Billet relu par Dre. C.Cedraschi, Dr V. Piguet et Mme A. Oberlin
Aucun conflit d’intérêt n’est rapporté par les auteurs et relecteurs.

Références
De la marche contre l’arthrose du genou. Planète santé

Arthrose et recommandation de la Ligue suisse contre le rhumatisme

Références pour les professionnels
Les recommandations de la Ligue Européenne contre les Rhumatismes (anglais)
http://www.esceo.org/
Les recommandations de la Société Internationale de Recherche sur l’Arthrose Ostéo-articulaire (en anglais) :

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Publié par Valérie Piguet

Médecin consultante dans les services de pharmacologie et toxicologie cliniques et de médecine interne de réadaptation des Hôpitaux Universitaires de Genève. Médecin au centre Jean-Violette du traitement de la douleur, Genève

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